Le Bénin, champion des importations, connaît un ralentissement depuis plus d'un an. Ce sont en effet plusieurs milliers de voitures d'occasion en provenance principalement du Canada et des pays Européens qui s'accumulent sur les aires de parking en plein air. Toutes sortes de modèles se retrouvent ainsi en attente d'un nouveau propriétaire, des 4x4 aux berlines en passant par les voitures compactes.
C'est cependant un fort ralentissement que connaît aujourd'hui ce marché de l'importation de voitures d'occasion. Cette année, les allées de ces grands parkings en plein air ont vu leur fréquentation se réduire considérablement. C'est notamment la baisse de la devise du pays qui est en partie à l'origine de cette effondrement du marché. Les voitures sont désormais hors-budget pour la plupart des Béninois.
Plus de 4 millions de voitures en provenance de l'Europe seraient donc injectées chaque année sur le marché africain. Mais les voitures Québécoises ne sont pas en reste et sont particulièrement présentes au Bénin. En 2015, on en recense plus de 3 000 soit deux fois plus qu'en 2012.
Les voitures d’occasion vendues sur les marchés africains proviennent surtout d’Europe. Elles seraient entre 3 et 4 millions, dont le quart passe par le port belge d’Anvers, selon une recherche de Martin Rosenfeld de l’Université libre de Bruxelles. Cela s'explique notamment par la valeur du dollar canadien, en baisse ses dernières années. Petit bémol, bien que le prix de ces voitures d'occasion soit plus attrayant, les droits de douane en tendance à refroidir les acheteurs qui peuvent en effet se voir dans l'obligation de payer plus d'un million de francs CFA.
Cette importance du marché des importations de véhicules de seconde main est plutôt symtomatique de l'obsession du neuf des pays occidentaux qui, après seulement une ou deux années, changent de voiture, l'ancienne étant jugée trop désuète.
Cela révèle également la fragilité du modèle économique du Bénin qui ne sert que de plateforme de transfert aux véhicules importés. Des produits à faible valeur ajoutée qui rapportent peu au gouvernement. Les véhicules d'occasion consiste, en effet, une part croissante des importations béninoises, soit 1/4 de ces-dernières.
Le gouvernement tente d'inverser cette tendance en jouant sur le droits de douane et les réglementations à l'importation. Actions souvent reprises par les pays voisins souffrant du même problème.
C'est sans compter sur la fiscalité aux zones d'ombre gigantesques dont une partie importante de la population, ainsi que les autorités, tirent avantage pour réaliser du profit facile. Un modèle sans avenir ne profitant malheureusement qu'à une élite qui mécontente de plus en plus la population. Affaire à suivre donc...